Géantes Rouges
Organisateur(s) : Benoît MOSSER (LESIA)
Les données sismiques du satellite Kepler ont été sous-traitée par la NASA au consortium européen KASC (= Kepler Asteroseismic Science Consortium). Ce consortium s’est organisé en groupes de travail qui se réunissent régulièrement, avec un rythme d’une réunion tous les 6 à 8 mois. Un des groupes de travail le plus actif est celui qui s’intéresse aux géantes rouges, dont les travaux ont très fortement irrigué la physique stellaire ces dernières années. C’est au tour de l’équipe de Meudon d’accueillir cet atelier de travail, les dernières réunions ayant eu lieu à Göttingen (mars 2015), Birmingham (juillet 2014), Amsterdam (décembre 2013). Ces précédents ateliers du groupe de travail ont permis de regrouper des compétences diverses dans une ambiance mélangeant collaboration et compétition qui a fait émerger des résultats scientifiques inédits. On peut noter entre autres :
Mesure sismique des rayons et masses stellaires : l’astérosismologie permet d’obtenir des estimations des masses et rayons stellaires (Mosser et al. 2010, A&A, 517, A22 ; Kallinger et al. 2010, A&A, 522, A1), avec une précision inédite validée par de nombreux tests (Corsaro et al. 2012 ApJ, 757, 190, Huber et al. 2012, ApJ 760, 32). La mesure de la fréquence de signal d’oscillation maximale apporte une mesure de la gravité (Belkacem et al. 2011, A&A, 530, A142) avec une précision de l’ordre du pourcent, incomparablement meilleure que les estimations classiques de log g.
Détermination de l’état évolutif des géantes : La mesure directe de l’état évolutif des géantes rouges a démontré de façon incisive les promesses de l’astérosismologie (Bedding et al. 2011, Nature 471, 608 ; Mosser et al. 2011, A&A 532, A86). Cette mesure découle de l’étude des modes d’oscillation dits mixtes qui résultent du couplage d’une onde de gravité qui sonde précisément le cœur de l’étoile avec une onde de pression qui transmet cette information du cœur à la surface
Rotation et transfert de moment cinétique : L’analyse des modes mixtes qui dévoilent les propriétés du cœur des géantes rouges a conduit à la mesure du taux de rotation des cœurs stellaires et a mis en évident une forte rotation différentielle radiale (Beck et al. 2012, Nature 481, 55 ; Mosser et al. 2012, A&A 548, A10). La description asymptotique de l’action de la rotation (Goupil et al. 2013, A&A 549, A75) a permis de prouver que c’est la rotation moyenne du cœur qui est mesurée. Les mesures nécessitent un important transfert de moment cinétique entre le cœur et l’enveloppe (Marques et al. 2013, A&A 549, A74). Le mécanisme de transfert de moment cinétique reste pour le moment inexpliqué.